Le Plan stratégique conjoint pour la gestion des pêcheries des Grands Lacs Facilite la coopération depuis plus de 30 ans—et ça continue!
Les pêches des Grands Lacs sont l’une des plus importantes ressources d’eau douce sur Terre. D’une valeur de plus de 7 milliards de dollars par année, elles soutiennent plus de 75 000 emplois, alimentent les pêches autochtones et sont au cœur du riche héritage culturel de ce bassin.
Ces précieuses pêches sont gérées et partagées par deux nations, huit États, la province de l’Ontario et plusieurs tribus autochtones qui, ensemble, sont responsables de préserver la ressource, aujourd’hui et pour les générations à venir.
La responsabilité de la gestion quotidienne des pêches incombe aux administrations non fédérales: États, province, tribus des É-U, qui délivrent les permis de pêche, déterminent les niveaux de pêche, ensemencent le poisson et améliorent l’habitat aquatique. Les agences fédérales participent au rétablissement des pêches en déclin, tandis que la Commission des pêcheries des Grands Lacs, un organe binational, facilite la coopération et protège les poissons des Grands Lacs contre la lamproie marine. Les différentes administrations travaillent en étroite collaboration, de façon complémentaire, stratégique et tournée vers l’avenir.
Cette coopération n’a pas toujours existé. Jusqu’aux années 1950, chaque administration gérait ses propres eaux, les politiques sur les pêches étant rarement uniformes de part et d’autre des frontières. Les pêches ont souffert d’une telle fermeture d’esprit marquée par un manque de collaboration.
Aujourd’hui, la gestion des pêches dans les Grands Lacs est plus coopérative que jamais. Pour assurer une collaboration transfrontalière, les huit États bordant les Grands Lacs, la province de l’Ontario, trois organismes intertribaux américains et plusieurs agences sont les signataires d’un Plan stratégique conjoint pour la gestion des pêcheries des Grands Lacs, un accord non contraignant assurant une gestion axée sur l’écosystème et la coopération, le consensus et la planification stratégique.
Ce plan permet à chacun de tirer parti des ressources limitées, d’éviter la duplication des efforts, de développer des objectifs communs et d’échanger de précieuses données. Le résultat : un des meilleurs exemples de coopération transfrontalière au monde. Les pêches et les millions de personnes qui y participent profitent de cet engagement intergouvernemental sans pareil et hautement efficace.
Le Plan stratégique conjoint est axé sur 4 stratégies de gestion coopérative des pêches
Consensus
Toutes les agences doivent s’entendre avant la mise en œuvre de mesures de gestion touchant plusieurs administrations. Pour faciliter le consensus, les agences ont élaboré des objectifs communs liés aux communautés de poissons de chaque lac. Dans les rares cas où le consensus n’est pas atteint, le Plan prévoit des dispositions pour la résolution de conflit.
Responsabilisation
Les agences sont tenues responsables de la mise en œuvre des décisions conjointes prises dans le cadre du Plan, qui exige la production d’un compte rendu de décisions par la publication des procès-verbaux des réunions, des rapports des agences et des rapports des comités des lacs.
Échange d’information
Le Plan demande à chaque agence signataire de s’engager à établir des normes uniformes relatives à l’accès aux données et à la collecte, à l’analyse et à l’échange des renseignements.
Gestion de l’écosystème
Une ligne directrice du Plan concerne la gestion des ressources des Grands Lacs comme formant un tout. Pour faciliter cette approche, le Plan assure un lien entre les gestionnaires des pêches et les intérêts environnementaux. Par exemple, les agences des pêches se coordonnent à celles chargées de la mise en œuvre de l’Accord sur la qualité de l’eau des Grands Lacs.
Comités des Lacs
Les comités des lacs sont les principaux organes qui mettent le plan en pratique. À l’origine, la Commission des pêcheries des Grands Lacs a établi ces comités en 1965 pour permettre l’échange d’information entre les agences. Depuis la signature du Plan stratégique conjoint de 1981, les comités des lacs en sont devenus les « branches opérationnelles ». Ce sont les agences, et non la Commission, qui nomment leurs représentants au sein de ces comités.
Les comités des lacs sont formés de cadres supérieurs des agences de gestion des pêches des différents États, de la province et intertribales. Les membres des comités des lacs élaborent des objectifs conjoints liés aux communautés de poissons, établissent les cibles d’ensemencement et de capture appropriées, définissent les priorités en matière d’application de la loi et formulent des plans de gestion. Le comité de chaque lac compte sur au moins un comité technique, qui est chargé des travaux sur le terrain liés à la collecte de données, à la recherche scientifique et à l’interprétation des résultats, et qui formule des recommandations à l’intention des comités des lacs.
Pour aborder les enjeux touchant les Grands Lacs dans leur ensemble, tous les membres des comités des lacs se réunissent sous la forme du Conseil des comités des lacs. D’autres comités, dont le Comité de la santé des poissons des Grands Lacs et le Comité d’application de la loi, fournissent au Conseil des comités des lacs des renseignements et des avis propres à la gestion. Enfin, le Conseil des agences des pêches des Grands Lacs, qui réunit de hauts représentants de la gestion des pêches (non seulement parmi les membres des comités des lacs, mais aussi d’agences fédérales), s’assure que les plans élaborés répondent aux problèmes à régler.
La coopération!
Dans le cadre du Plan stratégique conjoint et selon la structure des comités des lacs, les agences collaborent depuis des décennies pour gérer les pêches des Grands Lacs de la façon la plus efficace et coopérative possible.
Voici quelques exemples des nombreuses initiatives de collaboration qui s’inscrivent dans ce Plan:
- Élaborer des objectifs communs relatifs aux communautés de poissons et à l’environnement, et produire des rapports sur l’état de chaque lac;
- Établir des plans de rétablissement des espèces indigènes clés comme le touladi, le doré jaune et l’esturgeon jaune;
- Convenir annuellement du total de prises autorisées de captures pour le doré jaune et la perchaude du lac Érié;
- Faciliter les accords intergouvernementaux relatifs aux niveaux ajustés d’ensemencement du saumon du lac Michigan;
- Appuyer les recherches pouvant faire progresser la gestion des pêches;
- Mettre sur pied une initiative à l’échelle du bassin pour marquer la totalité des truites et des saumons ensemencés, puis analyser et échanger cette information en vue de l’intégrer à la gestion;
- Coordonner les mesures d’application de la loi au-delà des frontières;
- Appuyer la recherche sur les espèces envahissantes, la lutte antiparasitaire et la prévention;
- Signer un protocole d’entente/accord avec le U.S. Geological Survey pour la collecte et la diffusion d’information sur les principaux poissons-proies;
- Établir des mécanismes pour détecter, prévenir et gérer la maladie des poissons dans les écloseries.