Les pêches des Grands Lacs: Une ressource de calibre mondial!
Les Grands Lacs se sont formés il y a environ dix mille ans, à la fin de la dernière période glacière, lors du recul des glaciers qui couvraient l’Amérique du Nord. Ces vastes mers intérieures renferment le cinquième des eaux douces de surface de la planète et abritent 177 espèces de poissons. La pêche des Grands Lacs fait partie prenante de l’histoire, de la culture, de l’environnement et de l’économie de la région. Les poissons apportent leur grandeur aux lacs!
Les pêches des Grands Lacs
On estime que les pêches commerciales, récréatives et autochtones des Grands Lacs ont une valeur combinée de plus de 7 milliards de dollars par année et soutiennent plus de 75 000 emplois. Les pêches commerciales ciblent principalement le grand corégone, le doré jaune, la perchaude et le cisco, tandis que les pêches récréatives de calibre mondial ciblent le saumon, le doré jaune, la truite, le maskinongé et plusieurs autres espèces. Chaque année, les associations sont chargées d’ensemencer les Grands Lacs afin de soutenir les millions de pêcheurs à la ligne du monde entier qui viennent y pêcher, et pour rétablir les populations de poissons en déclin. La vitalité et le dynamisme des pêches dans les Grands Lacs sont bons pour l’économie et pour l’environnement.
Espèces indigènes
Les Grands Lacs abritent 139 espèces de poissons indigènes. Les chabots, l’alose noyer et plusieurs espèces de ménés et de ciscos servent de nourriture aux principaux prédateurs, dont le touladi, le doré, l’achigan à grande et à petite bouche et la truite mouchetée. De plus, certaines espèces fourrage, comme le cisco et la perchaude, présentent aussi des possibilités de pêches récréatives et commerciales.
Espèces non indigènes
Au moins 34 espèces de poissons non indigènes sont présentes dans les Grands Lacs. Ces espèces ont été introduites par de nombreux vecteurs, y compris la migration d’espèces ayant franchi des barrières et des canaux, l’introduction intentionnelle par l’homme (c’est-à-dire trois espèces de saumon du Pacifique), le rejet d’eau de ballast des cargos, les poissons s’étant enfuis d’une installation aquacole, ou la mise à l’eau de poissons-appât vivants.
Les espèces non indigènes qui prolifèrent au point de nuire à un écosystème sont appelées « espèces envahissantes ». Ces dernières peuvent perturber de façon importante les populations de poissons indigènes à qui elles font concurrence pour la nourriture et l’habitat, ou dont elles font la prédation. Il en résulte souvent un effet en cascade dans l’ensemble de la chaîne alimentaire, pouvant entraîner des dommages écologiques et économiques. La lamproie marine, le gaspareau et la moule quagga sont parmi les pires espèces envahissantes des Grands Lacs.
Espèces disparues ou menacées
Les deux derniers siècles ont donné lieu à d’importantes modifications de la faune piscicole des Grands Lacs en raison de l’accroissement des populations humaines, du transport mondial des marchandises (ayant accéléré l’introduction et la propagation d’espèces envahissantes) et de la surpêche. Ces pressions auront causé la disparition, dans au moins un des Grands Lacs, de 18 espèces indigènes, dont plusieurs espèces de ciscos qui constituaient autrefois la majeure partie de la biomasse piscicole de la plupart des Grands Lacs. Aujourd’hui, 61 espèces de poissons des Grands Lacs sont considérées comme menacées ou en voie de disparition.
Ce que réserve l’avenir
Les pêches des Grands Lacs sont un véritable trésor pour le Canada et les États-Unis. Elles attirent des millions de pêcheurs à la ligne, en plus d’être une source d’emplois, de loisirs, de subsistance et de nourriture. Les pêches sont aussi essentielles à la santé écologique des Grands Lacs. L’avenir de la pêche s’annonce radieux. Grâce à une saine intendance et à des mesures de rétablissement pertinentes, les deux pays s’engagent à préserver cette incroyable ressource en continuant d’anticiper et d’aborder tous les enjeux connexes.
Photo de gobie rond, licence creative commons license